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contes, nouvelles & merveille
25 avril 2014

Delila

Delila photo

 

"Ibn Battûta éclata d'un rire sonore qui résonna dans toute la pièce : cette jeune fille ne manquait pas d'impertinence !

_ Vous avez, Ayyûb, une fille bien inquisitrice ! Mais je vais lui répondre.

_ Pourquoi ne pas aller profiter de la douceur de cette soirée ! Messaline se levait déjà, entraînant la tablée sous la pergola où elle apporta des fruits et les gâteaux fourrés aux figues que Delila aimait tant.

_ Ah non ! Ibn Battûta ne change pas d'avis maintenant et raconte d'où tu viens, sembla ordonner Delila en son for intérieur, en voyant le messager se tourner vers Messaline.

_ Voilà qui est une fort bonne idée ! lui lança-t-il, en se levant, prêt à lui emboîter le pas.

Delila se mordit la lèvre de dépit mais préféra se taire. Il était évident qu'elle faisait de gros efforts pour retenir l'avalanche de questions qui lui brûlait la langue ; elle avait le plus grand mal à dissimuler son impatience et cela amusa beaucoup Ibn Battûta.

C'est une fois installé sous la pergola que le messager de Palash 1ier raconta, à la petite assemblée que, lui et ses compagnons, avaient été mandatés par leur roi afin de porter une lettre, avec ordre de ne le transmettre qu'au seul souverain d'Ysra'el, Ozias, et à nul autre.

[...]

Il ne pouvait s'agir que du sable soulevé par des cavaliers au galop. En effet, bien qu'ils fussent loin, la jeune fille put reconnaître les hommes qui l'avait conduite jusque là. Que faisaient-ils donc ? Vraisemblablement, ils ne semblaient pas avoir l'intention d'attaquer la petite ville qu'elle venait de quitter et qui s'éveillait à peine. Elle s'approcha, cherchant à se dissimiler le plus possible dans la végétation rachitique.

_ Heureusement qu'il fait encore sombre, se dit-elle.

L'horizon blanchissait à peine et elle put sans trop de mal se faufiler entre les arbrisseaux jusqu'à apercevoir les tentes pointues des Philistins ; des bruits étouffés et des cris apportés par le vent léger de l'aurore lui parvinrent. Elle resta un moment à les observer. Elle aurait bien aimé en savoir plus, car, malgré la crainte qu'ils lui inspiraient, ces Philistins l'attiraient, toutefois elle jugea plus sage de patienter ; approcher davantage était risqué mais, de là où elle était, elle ne distinguait pas grand chose. Pourtant, au bout d'un moment, sa curiosité l'emporta et elle choisit de s'approcher à une distance convenable.

_ Hélios, tu vas m'attendre ici ! Si je ne fais attention, je doute qu'ils remarquent quoi que ce soit, murmura-t-elle à Hélios, qui s'était mis à mastiquer les rares feuilles d'une herbacée à portée de ses dents. 

Sans perdre une minutes, elle se faufila et s'approcha du camp philistin jusqu'à ce qu'elle put aisément voir ce qui s'y passait. Couchée par terre pour se fondre autant que possible dans le paysage, Delila pouvait distinguer assez nettement les allées-et-venues à l'intérieur et l'homme qui venait de sortir de l'une des tentes. En un éclair, les paroles de la vieille diseuse de bonne aventure traversèrent l'esprit de Delila : Un bel homme aux cheveux d'or !..."

 

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