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contes, nouvelles & merveille
25 avril 2014

Judith

Judith photo

[...] "Soudain, les yeux brillants et comme saisie de fièvre, elle se tourna vers son amie.

_ « Renée, il faut faire quelque chose ! Je dois faire quelque chose ! »

Mais que pouvait faire une jeune fille de dix-huit ans, seule et sans aucune expérience !

_ « Renée, vite, sors ma tunique marron ; celle que je mets quand je parts chasser avec mon père. Aide-moi ! Fais vite ! »

Déjà elle ôtait sa robe et, presque nue, s'acharnait à nouer sur sa nuque ses longs cheveux en un chignon serré. Renée lui tendit le vêtement demandé qu'elle lui attrapa d'un geste vif et le passa.

_ « Maintenant, vas me chercher la dague de papa. Tu la trouveras sans nul doute dans sa bibliothèque. Tu sais le poignard d'argent qu'il a ramené d'Orient... »

Renée, sans réfléchir et prise par la même fièvre que sa maîtresse, sortit en toute hâte ; traversa le couloir silencieux et pénétra dans la salle obscure. Sans allumer de chandelle, elle alla ouvrir le tiroir du petit pupitre en bois de rose et en tira la poignard. Aussitôt, elle retourna sur ses pas jusqu'à la chambre où l'attendait Judith, habillée et coiffée de telle sorte qu'on aurait pu véritablement la prendre pour un garçon.

_ « Renée, suis-moi ! A moins que tu aies peur et ne préfères rester ici... Je le comprendrais, tu sais... »

_ « Bien sûr que non ! Où tu iras, j'irai ! »

Cependant, elle était loin d'être aussi déterminée que Judith et tremblait déjà, car elle commençait à percevoir les projets de la jeune fille. Elles coururent à travers le dédale des rues jusqu'aux abords du fleuve où elles virent la trirème en grande difficulté. Sans doute, les philistins avaient-ils dirigé leur tir sur elle car sa coque semblait endommagée.

_ « Mon Dieu, regarde ! On dirait qu'il y a un trou... Reste là ! Si quelqu'un ou quelque chose d'anormal arrive, siffle et je comprendrais ! », chuchota Judith.

Renée n'osait proférer une parole, pas même pour lui demander où elle allait et ce qu'elle comptait faire. De toute façon, Judith s'éloignait déjà dans la nuit. Elle approcha, entra dans l'eau froide et se mit à nager vers la galère philistine.

[...]

_ Diable ! Mais qu'ont-ils lancé ? Des boulets de feu !

_ Ils bombardent la cité depuis leur dromon ! 

Assez loin pour ne pas être inquiétés par une quelconque riposte venant de la ville, les philistins tiraient avec leur onagre. Ils avaient mis du temps à le charger mais, maintenant, ils s'en servaient ! Jamais personne n'avaient assiégé une ville depuis un plan d'eau et, pour une fois, cette nouvelle tactique était judicieuse car il était pratiquement impossible de contre-attaquer : tirer des flèches enflammées ? Elles retomberaient dans l'eau, s'éteignant au fur et à mesure, sans atteindre leur but. De plus, la nuit sans lune ne permettait pas de viser juste et ç'aurait été perdre des flèches inutilement... Soudain, la trirème se souleva. Un pavé d'une taille considérable venait de tomber, frôlant le bateau. Était-ce un boulet perdu ou les philistins se retournaient-ils contre eux ? Un autre projectile suivi le premier, cognant brutalement la proue de la trirème. Plus de doute, les philistins leur tiraient dessus.

En ville, l'agitation et l'affolement se propageait. Tous, petits et grands, étaient pris de panique ; beaucoup couraient, çà et là, ne sachant que faire : se mettre à l'abri ou s'enfuir ? Des maisons, sortaient les cris des enfants terrifiés par le vacarme.

Judith, alertée elle aussi par le brouhaha, se précipita dehors où elle fut bousculée par la foule. L'angoisse était à son comble dans la population, mais elle réussit tout de même à gagner la porte donnant sur le fleuve et ne put que constater le triste résultat des tirs philistins.

_ Les philistins arrivent ! Ils sont à nos portes... 

_ Mais que font nos hommes ? Pourquoi ne répondent-ils pas ? Pourquoi laissent-ils les philistins nous attaquer ?, hurlait-on de toutes parts.

Se frayant un chemin parmi tout ces gens apeurés, Judith réussit à regagner la demeure de ses parents.

_ Renée, c'est horrible. Dehors, ce n'est que désordre. Les gens ne savent plus où aller ni que faire. Et les philistins sont en train de bombarder nos murs depuis le fleuve. 

_ Mais... Et nos soldats... 

_ Que peuvent-ils faire ? , la coupa Judith, ils sont en nombre insuffisant et peu aguerris au combat sur l'eau. Nous sommes des marchands pas des militaires ! La trirème a d'ailleurs failli être coulée par un de leurs projectiles. J'espère qu'elle n'est pas perdue...

Soudain, les yeux brillants et comme saisie de fièvre, elle se tourna vers son amie.

_ Renée, il faut faire quelque chose ! Je dois faire quelque chose ! 

Mais que pouvait faire une jeune fille de dix-huit ans, seule et sans aucune expérience !

_ Renée, vite, sors ma tunique marron ; celle que je mets quand je parts chasser avec mon père. Aide-moi ! Fais vite !

Déjà, elle ôtait sa robe et, presque nue, s'acharnait à nouer sur sa nuque ses longs cheveux en un chignon serré. Renée lui tendit le vêtement demandé qu'elle lui arracha d'un geste vif et le passa.

_ Maintenant, va me chercher la dague de papa. Tu la trouveras sans nul doute dans sa bibliothèque. Tu sais, le poignard d'argent qu'il a ramené d'Orient."

 

 

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